Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG BDSM - LE LIEN INVISIBLE
10 juillet 2016

Marques, traces et autres stigmates -2-

 

Après avoir évoqué la valeur et le ressenti des marques sur le corps de la personne soumise, se pose la question de la gestion de celle-ci dans la vie courante. En effet, les personnes soumises ont aussi d'autres vies ... (certains ayant tendance a l'oublier ...) : travail, sport, vie de famille, vie sociale..... autant de domaines ou la vision des traces sur le corps peuvent poser de multiples questions et/ou problèmes.Ceci impose une gestion des séances.

Si l'activité post-séance est programmée, c'est par un dialogue entre la personne soumise et la personne dominante (qui doit s'enguerrir des éventuelles projets et activités a venir a plus ou moins long terme)  que passe d'adaptation des jeux pour permettre la gestion de la durée des marques. La connaissance de son partenaire est donc tout aussi primordiale pour s'adapter aux réaction de son corps pour la durée des marques. Les zébrures dans le dos à la piscine, a la salle de sport, ou la visite médicale du travail ... ça peu être ennuyeux. Nous parlons ici d'activités planifiées et donc prévisibles.

La vie étant remplie d'aléas, certains actes ne sont pas aussi prévisibles et là ... il faut avoir quelques notions de droit pour comprendre que nier, mentir ou invoquer la sempiternelle chute dans l'escalier n'est pas la meilleure des solutions. Une visite impromptue aux urgences, ou chez un médecin, mais aussi d'autres travailleurs libéraux ou sociaux, et peut occasionner un "signalement ". En effet, l'article suivant impose cette démarche.

Article 44 (article R.4127-44 du code de la santé publique)

Lorsqu'un médecin discerne qu'une personne auprès de laquelle il est appelé est victime de sévices ou de privations, il doit mettre en œuvre les moyens les plus adéquats pour la protéger en faisant preuve de prudence et de circonspection.Lorsqu’il s’agit d’un mineur ou d’une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son état physique ou psychique, il alerte les autorités judiciaires ou administratives sauf circonstances particulières qu’il apprécie en conscience.

Contenu d'un signalement :

L'article 44 du code de déontologie médicale est nuancé. Selon ses termes mêmes, le médecin « alerte » l'autorité publique sur une situation qu'il est obligé d'interpréter puisqu'il doit affirmer que l'état du patient a pour cause, avérée ou probable, des sévices.

Ainsi après avoir rapporté aussi fidèlement que possible les paroles de la personne recueillies au cours de l'entretien et citées entre guillemets, décrit les signes relevés à l'examen clinique, le médecin peut faire état dans le signalement de sa conviction, de son sentiment ou de ses soupçons que la personne est victime ou très probablement victime de sévices.

Il faut enfin répéter que :

  • le secret médical ne fait pas obstacle au signalement des sévices et maltraitances constatés chez un mineur ou une personne vulnérable ; l’article 226-14 du code pénal est une dérogation légale au secret médical ;
  • le médecin n’encourt aucune sanction disciplinaire si le signalement a été fait dans les conditions prévues par cet article ;
  • la crainte d’une poursuite ultérieure pour dénonciation calomnieuse ne saurait arrêter le médecin. Celle-ci implique, conformément à l’article 226-10 du code pénal, que la personne dénonçant les faits ait conscience du caractère mensonger des éléments dénoncés.
  •  l’évaluation de la situation de la victime, partie intégrante du signalement, est propre à démontrer la bonne foi du médecin.

Il faut également savoir que le signalement (dans le cas uniquement d'une personne majeur) se fait avec l’accord de la victime sauf si : (Article 226-14) la victime des sévices et privations est une personne majeure "vulnérable", qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son incapacité physique ou psychique, le signalement est fait sans qu’il soit besoin de recueillir l’accord de la personne.

 

tumblr_mkh48gvbww1s52qvso1_1280Petite

 

A la lecture de ces éléments, une question se pose, ne vaut-il mieux pas plutôt être direct, honnête et franc dans ses explications ? En énonçant clairement ces choix de vie et de pratiques et en mettant en avant la consensualité et le consentement dans ces actes. Cela coupe court a toutes discutions, car la pratique du BDSM n'est pas interdite et l'article 8 de la constitution européenne dans certaines mesures (voir l'article du 13/2/15) protège cette forme et le droit à une telle sexualité. On parle bien d'assumer ces choix, mais surtout de savoir les défendre en tout connaissance de cause. Une amie médecin, avec qui j'évoquais le sujet, me mettait en garde contre une stigmatisation de la personne qui parlerait aussi ouvertement de cette pratique et d'un risque de modification du regard des praticiens... Un sujet ambigu donc qui peut donner cours à des interprétations. Mais il semble toujours plus préférable de défendre une position ferme, explicitée de manière assumée et expliquée avec un sourire de complaisance son consentement, que de laisser planer le doute sur le sol savonneux de ce maudit escalier... (ça sent le vécu, je vous le confirme).

10599235

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG BDSM - LE LIEN INVISIBLE
Publicité
Derniers commentaires
Archives
BLOG BDSM - LE LIEN INVISIBLE
Newsletter
Publicité